dimanche 25 juillet 2010

Funambule sur la crête d'un songe


Paris, le 24 mai 2000

Laisse-moi en paix,

Ma soeur d'eau bénite et de terre étrangère.

Ma langue se tait en atteignant tes lèvres.

Tu as poussé en moi comme une vierge folle.

Tes lichens et tes lierres ont étouffé mes pleurs

Et couvert mes rires.

Mes doigts sont rivés à tes hanches

Et l'éclat de mon sang a collé à ta peau.

Tu lorgnes, douce amère, sur le rond de mes joues

Et mon chant te cloue net dans un conte sévère

Où tu serais ma soeur et je serais ton frère,

Ou cette prépubère un peu niaise,

Funambule Ophélie,

Qu'un léger vent bascule et fait taire.

Somnambule Ophélie,

Funambule sur la crète d'un songe,

Ta langue sans apprêt couvre la terre entière.
Traducción al castellano

Funámbula en la cima de un sueño

Déjame en paz
hermana de agua bendita y de tierra extranjera.
Mi lengua se calla al alcanzar tus labios.
Has crecido en mí como una virgen loca.
Tus liquenes y tus hiedras ahogaron mis llantos y cubrieron mis risas.
Mis dedos se pegaron a tus caderas y el resplandor de mi sangre empapó tu piel.
Miras de reojo, dulce amarga, mi mejilla alegre y mi canto te inmoviliza en un cuento severo
donde serías mi hermana y yo sería tu hermano
o esa puber un poco tonta,
funámbula Ofelia, que el más leve viento vuelca y enmudece.
Sonámbula Ofelia, funámbula en la cresta de un sueño,
tu lengua sin artificio cubre toda la tierra.




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